LIVRES POUR LES ENFANTS DANS LA LUNE
Dessins en noir et blanc - format 20 x 20 - dos carré - cousu

CHUCHOTIS DE SABLE
Poème : Isabelle Woldarczyk
Encres : Agnès Eymond
Prix : 11 €
ISBN 978 2 903 845 19 3
Le bruissement du monde.
Des chuchotis de mots de sable volant au vent
Le texte, joliment poétique, évoque par petites touches imagées, l'errance de ce garçon perdu, fuyant un passé douloureux. Au fil des pages, de beaux dessins, sobrement esquissés en noir et blanc, accompagnent en douceur le jeune personnage dans sa fuite. Un album charmant dédié tout spécialement aux "enfants dans la lune" . A.L.-J. La Revue des livres pour enfants, février 2016.
À mettre entre les mains des lecteurs dès 7 ans pour qu'ils fassent la rencontre d'un vrai recueil de poèmes, poèmes brefs où chaque mot compte, poèmes posés précieusement au milieu du blanc de la page carrée... Une histoire se dessine, légère, avec des scènes ou paysages en grisé. Nous Voulons Lire de mars 2016, coup de coeur de Claudine Charamnac Stupar.
Cet album est toujours disponible et c’est un très bel album pour enfants dans la lune comme pour tous les autres. La composition est stricte : des poèmes brefs sur fond blanc, en page de droite, les encres d’Agnès Eymond en page de gauche. Au texte la suggestion onirique et l’insistance à laisser vaguer son imagination ; au dessin la mise en lien de la succession des doubles pages. L’album renverse le rapport habituel où l’illustration saisit une part du texte pendant que ce dernier assume l’histoire. Ici, c’est l’inverse, mais à condition de comprendre que l’un ne va pas sans l’autre, que la suggestion textuelle invite à l’onirisme dont le graphisme réalise le déploiement en un racontage subtil.
Tout, dans Chuchotis de sable, texte comme image, correspond au titre : finesse, délicatesse, élégance, richesse moirée du sens. Les échos comme des rimes intérieures de la composition appellent à la formation de couples. Ainsi, le premier texte, sans image, suggère, à côté une situation de personnage solitaire, un mirage c’est-à-dire sollicite l’imagination. La double page qui suit joue de l’ambiguïté entre la silhouette d’un enfant et son ombre, entre réel et virtuel. De même la deuxième double page ou un couple de moula-moula (nom donné dans le désert au Traquet tête blanche) se dédouble en ombre. La troisième double page met en présence des traces de pied des oiseaux et le pied écorché de l’enfant.
Cette introduction dans l’histoire signifie, assez clairement, un désir de rencontre. La page sans image puis la quatrième double page et son image réalisée en plan rapproché, la cinquième double page et la sixième, nous mettent en présence de l’enfant qui fomente un rêve de rencontre. Dès lors, l’imagination emporte le lectorat et l’univers onirique prend contact avec le reste du monde. La septième double page est une imitation fine du chant intime qui habite l’enfant. La métamorphose du désert s’amplifie alors jusqu’à ce que survienne l’âme sœur : le désert et le monde s’interpénètrent, deux êtres se rencontrent, une amitié est née.
C’est un album magnifique, doux, délibérément intimiste mais qui délivre un chant de grande humanité. L’imagination au pouvoir… semble-t-il déclarer à notre époque ensanglantée et devenue braillarde de chants de guerres. Un chef d’œuvre de poésie et de graphisme qu’il serait dommage de ne pas offrir à la lecture dès l’école primaire jusqu’à bien au-delà : la poésie n’a pas d’âge… https://lisezjeunessepg.blogspot.com/